Histoires de familles : les Gothik
Sonia Gothik parle :
On a vraiment tout dit sur ma famille et sur moi. Tout !
Qui ça, "on" ? Eh bien, vous ! Les joueurs ! Les fans des sims ! Quatorze ans déjà que nous faisons partie de vos vies.
Arrivés avec les Sims 1, nous apparaissons depuis dans chaque nouvelle version du jeu, de la seconde à la quatrième, en passant par les sims sur console et The Sims Social. Nous sommes irrémédiablement liés à ce jeu. Surtout moi ! Quel que soit le nom qu'on me donne, selon les pays, je suis connue de vous tous (1).
Si j'étais prétentieuse, je dirais même que, sans moi, les sims n'existent plus ! Je suis devenue une icône, un outil marketing mis en avant à chaque nouveauté : voyez ce qui vient de se passer avec les Sims 4. Il a suffi que l'on nous montre, mon mari et moi, en image dans ce nouvel opus, pour que la communauté des joueurs s'intéresse soudain de beaucoup plus près à ce qui s'annonce, pour vous tous, comme l'évènement de la rentrée.
Sachez que je suis, nous sommes, ma famille et moi, flattés de votre intérêt et de votre fidélité à notre égard. Malgré le temps qui passe, les années qui vous font grandir, vieillir (certains d'entre vous n'étaient que des enfants, il y a quatorze ans !), vous êtes toujours là, bien présents.
C'est émouvant et, il faut bien le dire, c'est aussi très impressionnant !... et presque incompréhensible : qu'avons-nous donc bien pu faire pour mériter un tel engouement, tant d'attachement de votre part ?
Je ne suis en effet qu'une simple mère de famille, une simple femme, qui a épousé un homme que vous connaissez tous : Vladimir Gothik. Nous n'avons rien de particulier, rien d'exceptionnel. Nous sommes des sims ordinaires, ou presque : il est vrai que Vladichou a beaucoup d'argent. Sa famille et la mienne étaient déjà établies à Sunset Valley quand nous étions enfants. Une jolie ville, verdoyante et en bord de mer, connue également sous d'autres noms, tels que Montsimpa, sans doute en hommage à ses fondateurs.
C'est là que nous avons grandi et que nous nous sommes rencontrés. Avouez qu'il y a des romances plus originales. Nos maisons étaient proches, de part et d'autre du cimetière. Celle de Vladimir était un imposant manoir où étaient visibles les tombes de ses ancêtres. La première fois que je suis allée chez lui, j'ai été très impressionnée !
Et que dire de ses parents ! Cornelia, sa mère, m'est apparue aussi glaçante qu'étrange avec ses grands airs et ses cheveux violets. Son père, Gunther, était directeur d'une grande entreprise et se distinguait par un accoutrement peu banal pour un homme de son rang.
Ma maison, à moi, était jolie, mais bien plus modeste.
A l'arrière, nous avions un jardin où ma mère, Jocaste, qui avait la main verte, cultivait des fruits et légumes. Elle avait un petit travail à la librairie et mon père, Bruno Galantome, rédigeait des articles pour un blog.
Voyez, notre vie était simple, sans histoires, plus bohème que celle des Gothik, même si mon père aurait sûrement rêvé d'être aussi riche qu'eux.
Dès notre enfance, j'ai été fascinée par Vladimir, peut-être parce qu'il était, pour ainsi dire, tout mon contraire. J'ai toujours eu un tempérament sociable et actif, alors qu'il était, à l'époque, d'un naturel plutôt soupe-au-lait et assez rêveur.
Poussé par son père, il était forcé de devenir ambitieux ! Néanmoins, Vladimir était davantage attiré par les sciences que par le monde des affaires. C'est dans ce domaine qu'il décida de faire carrière.
Nous nous sommes mariés très jeunes, après avoir flirté tout au long de notre adolescence. Mon grand frère, Michaël, faisait alors ses études supérieures. Avec moi, Vladimir s'était peu à peu décoincé : nous avions fait le mur ensemble, à quinze ans.
Au fil des années, notre vie à deux le rendit plus ouvert et dynamique. Pour ma part, je m'efforçai d'être une bonne mère : quand notre petite Sandra vint au monde, je me consacrai totalement à elle, durant sa petite enfance. C'était une enfant secrète, qui avait hérité du tempérament scientifique de son père.
Être maman ne m'empêcha pas de garder ma taille de guêpe et de continuer à porter les vêtements que j'aimais, tout particulièrement ma fameuse robe rouge. Que voulez-vous, j'ai toujours adoré cette couleur ! Symbole d'énergie et de séduction, elle évoquait à merveille ma personnalité : on disait de moi que j'étais élégante et athlétique, ce qui était vrai. J'adorais jouer au golf, l'un des privilèges de ma condition.
Vladimir, lui, avait des préoccupations toutes autres : le bruit courait que des extra-terrestres rodaient dans notre ville ! Décidé à en avoir le cœur net, il passait des nuits entières devant son télescope, tout en haut de notre maison !
Malheureusement, les années passèrent sans qu'il nous fut donné de voir une preuve irréfutable de l'existence d'êtres venus d'autres mondes. En revanche, il nous arriva de ressentir nettement la présence des ancêtres défunts de mon époux, entre les murs du manoir.
Brrrf ! Ce manoir ! Qu'il était lugubre, parfois ! Je devais y supporter ma belle-mère, qui se faisait vieille, mais avait toujours bon pied bon œil. Vladimir n'aurait pas aimé s'éloigner de sa famille. Chez les Gothik, on a l'esprit de clan, tout le contraire de moi qui vivais toujours dans l'insouciance !
Tout juste si j'avais gardé contact avec mon frère, depuis qu'il s'était marié. Je n'appréciais pas sa femme, une certaine Dina Caliente. Bien qu'ayant eu peu d'occasions de la rencontrer, je la trouvais trop intéressée et calculatrice. Bien entendu, lui, fasciné par cette belle blonde, bien plus jeune que lui, n'y voyait que du feu.
J'avais même entendu dire qu'elle le trompait avec un jeune médecin, un certain Don Lothario qui passait pour un séducteur. Pauvre Michaël !
Mais j'étais alors moi-même fort occupée par ma vie de famille, ce qui m'empêcha de m'intéresser plus longuement aux ragots. En effet, je venais de donner naissance à mon second enfant, Alexandre. Vladimir était ravi ! Enfin un garçon, pour perpétuer le nom de sa famille ! Il s'en occupa beaucoup plus qu'il ne l'avait fait pour sa fille.
Notre bonheur aurait été complet si l'atmosphère de notre ville n'avait peu à peu subi des changements désagréables, après l'arrivée de nouveaux voisins. Ces familles d'origines et fortunes diverses créèrent des discordes entre gens qui, jusque-là, s'entendaient bien.
C'est à cette période que ma vie bascula, à jamais... et ce fut le grand drame de mon existence... qui fit et fait encore couler beaucoup d'encre. Mon petit Alexandre n'était encore qu'un bambin, et Sandra une adolescente. Vladimir... J'ai mal pour lui... N'a-t-on pas dit que je lui avais été infidèle ?
Je me revois, ce soir-là, chez Don Lothario. Je venais de faire sa connaissance et j'avais pu constater que sa réputation de dragueur n'était pas usurpée. Il avait tenté de m'embrasser mais en avait été pour ses frais ! Comment aurais-je pu tromper Vladichou, même s'il était flatteur pour moi, à l'âge qui était le mien -je n'avais plus vingt ans !- d'attirer l'attention de Don, qui était bien plus jeune que moi !
Je ne parviens même pas à me rappeler pourquoi je suis allée chez lui, ce soir-là. Il me semble néanmoins que j'étais furieuse contre ma belle-sœur, Dina, qui venait d'arriver en ville, mais je ne sais même plus pourquoi...
La dernière chose dont je me souviens est que Don et moi observions les étoiles, sur sa terrasse. Soudain j'ai vu un immense éclair transpercer le ciel. Après quoi, je suppose que je me suis évanouie car c'est le trou noir.
Quand j'ai repris conscience, j'étais dans un autre monde, totalement inconnu de moi. Je n'ai plus jamais revu Montsimpa, je n'ai plus revu ma famille, je n'ai pas vu grandir mon fils, je n'ai pas vu vieillir mon mari. Ils m'ont crue morte, car j'avais bel et bien disparu ! A Montsimpa, personne ne savait ce qui m'était arrivé !
Et moi donc ! Je ne savais même plus qui j'étais, j'avais oublié jusqu'à mon propre nom. Ma tête était vide ! J'avais subi un tel lavage de cerveau que je n'avais même plus le souvenir de ma propre famille, mes enfants, mon passé. J'étais totalement perdue et désorientée.
L'endroit où je me suis retrouvée s'appelait Zarbville. C'était un lieu très différent de tout ce que j'avais connu, désertique, isolé. J'y ai rencontré des gens qui, comme Vladimir, s'intéressaient aux extraterrestres. Certains d'entre eux avaient même réussi à entrer en contact avec eux.
Ces gens m'assurèrent que j'avais, moi-même, été enlevée par des extraterrestres, qui m'avaient ensuite abandonnée dans cette étrange contrée. Pour en avoir le cœur net, on me confia à un thérapeute qui pratiqua sur moi des séances d'hypnose. C'est ce qui me permit, peu à peu, de me souvenir, en partie, de ma famille et de mon passé, afin que je puisse vous raconter tout cela (2).
Malheureusement, je n'ai jamais réussi à retourner à Montsimpa. A Zarbville, on m'avait donné un nouveau nom : Kathy Lalouche, nom d'une famille locale assez particulière. Des racontars circulèrent, disant que mon mari et mes enfants étaient venus sur place, pour tenter de me retrouver, après avoir ouï-dire que je vivais dans cette ville, mais jamais je ne les ai vus, là-bas. Tout juste ai-je fini par savoir ce qui s'était passé, dans ma famille, depuis ma disparition.
Que de regrets j'ai accumulé durant mes années de vieillesse ! Si seulement j'avais pu retourner chez moi, j'aurais pu empêcher tant de décisions malheureuses, parmi les membres de ma famille ! Les fiançailles de ma fille avec Don Lothario, ce coureur de jupons !
... et les manigances de cette Dina pour épouser mon Vladimir... après le décès prématuré de mon frère, Michaël ! Quelle trahison ! Si j'avais pu...
J'écris ces dernières lignes depuis le lieu qui sera sans doute ma dernière demeure. Il s'agit d'une base lunaire, Lunar Lakes, que les sims sont en train de coloniser. On m'a proposé d'y vivre, afin de tester, avec d'autres, la capacité de notre population à s'adapter à ce milieu, cette atmosphère.
Au point où j'en suis, sans plus d'espoir de revoir les êtres qui m'étaient si chers, je n'ai plus rien à perdre. Si je peux encore être utile à quelque chose durant le peu de temps qui me reste à vivre, je veux bien me sacrifier pour faire avancer la science. C'est ce que mon mari, ce grand scientifique, aurait fait, je pense. C'est ma façon de lui rendre hommage. Ma dernière preuve d'amour.
Mon histoire semble néanmoins ne jamais vouloir prendre fin ! En effet, dans les Sims 4 sont évoqués un nouveau pan de ma vie, de ma jeunesse. J'ai été heureuse, autrefois, et c'est certainement cela qu'il faut retenir de moi. Pour vous tous, je reste donc jeune, belle, éternelle dans ma robe rouge.
Je vous salue donc en vous remerciant d'être toujours là.
Moi aussi, je vous aime. Sans vous, je n'aurais jamais existé.
Sonia Gothik-Galantome
(1) Le nom de Sonia Gothik selon les pays
(2) L'interview officielle de Sonia Gothik
Merci à Sims Wiki
Crédit images EA Games / Maxis :
- pour les Sims 4 (images 1, 2 et 3 et dernière image) - sous copyright
- pour les Sims 2 (images extraites du jeu Les Sims 2)
Article rédigé par Phinae, le 27/07/2014
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